Fusions-acquisitions dans le secteur : considérations stratégiques

Une fusion-acquisition est une opération financière qui consiste à faire fusionner deux entreprises afin de former une seule et même entité. Elles sont devenues opérations communes dans le secteur de la communication digitale.

Ces actions sont généralement une réponse des entreprises qui cherchent une croissance rapide.

Ce type d’opération peut paraître complexe, mais avec une planification et une évaluation stratégique approfondie, vous maximiserez vos chances de réussite.

Contexte des fusions-acquisitions dans la communication digitale

Identifier les objectifs stratégiques des F&A

Face à la transformation numérique, les agences de communication et de marketing sont de plus en plus nombreuses à avoir recours aux fusions-acquisitions. Cette stratégie leur permet de rester compétitives face aux ruptures technologiques et à l’essor du digital. Voici quelques exemples d’objectifs qui poussent ces agences à se tourner vers les fusions-acquisitions :

  • acquérir de nouvelles technologies, des talents ou des bases de clients ;
  • suivre le rythme des innovations technologiques comme la data et l’intelligence artificielle (IA) ;
  • répondre à l’accélération des changements de comportements des consommateurs ;
  • consolider un secteur encore très fragmenté ;
  • générer des nouveaux « produits-services »;
  • diversifier son activité ;
  • etc.

Il existe deux grands types de fusions-acquisitions :

  • les acquisitions dites horizontales: lorsque plusieurs sociétés du même secteur se rapprochent,
  • les acquisitions dites verticales: lorsqu’une entreprise en acquiert une autre dans sa chaîne de valeur.

Les acquisitions peuvent créer de la valeur pour les actionnaires, grâce à des synergies opérationnelles et à des économies d’échelle.

Compréhension du paysage réglementaire

Lorsqu’une entreprise envisage de réaliser une fusion-acquisition, elle doit se conformer à certaines règles et obtenir les approbations réglementaires nécessaires. Voici les principaux droits et autorisations à prendre en compte :

  • droits des salariés et des actionnaires : les salariés et actionnaires peuvent être informés de la transaction envisagée. Les salariés ont le droit bénéficier de certaines protections en cas de F&A, telles que le maintien de leur emploi ou de leurs conditions de travail. Les actionnaires quant à eux ont la possibilité de voter pour ou contre lors d’une assemblée générale extraordinaire. Ils peuvent également avoir droit à une indemnisation ;
  • droits des créanciers : les créanciers ont le droit d’être informés de la transaction envisagée et de ses conséquences sur leur créance. Ils leur sont permis de s’opposer à la transaction si celle-ci risque de porter préjudice à leurs intérêts ;
  • autorités de la concurrence : dans certains cas, la transaction est susceptible d’être soumise à l’approbation des autorités de la concurrence, notamment si la fusion ou l’acquisition risque de créer ou de renforcer une position dominante sur le marché ;
  • autorités boursières : si les sociétés impliquées dans la transaction sont cotées en bourse, elles doivent obtenir l’approbation des autorités boursières compétentes et respecter les règles de transparence et d’information financière imposées par celles-ci ;
  • autorités réglementaires sectorielles : dans certains secteurs d’activité, la transaction peut être soumise à l’approbation des autorités réglementaires sectorielles, notamment dans les secteurs bancaire, financier, énergétique ou des télécommunications.

Planification et structuration de la transaction de F&A

Préparer la fusion

Lorsque votre entreprise a pris la décision d’effectuer une opération de fusion-acquisition, il est important de commencer par effectuer un diagnostic stratégique en vous posant quelques questions :

  • quels sont les objectifs de l’entreprise absorbante ?
  • la santé financière de la société acquéreur est-elle propice à la fusion-acquisition ?
  • quelles sont les sociétés cibles ? Comment sont-elles organisées, structurées ?

En mettant en application cette première base de recherche, vous devriez pouvoir avoir une vision plus claire de ce qui vous attend.

Aspects financiers et création de valeur pour les actionnaires

Dans ce type d’opération, il est également essentiel de comprendre les différentes implications financières afin que cela reste bénéfique pour vos actionnaires.

En ce sens, la première étape consiste à choisir la bonne structure de transaction (LBO, MBO, carve-out, joint-venture, etc.) en analysant les implications en termes de contrôle, propriété, dette, fiscalité… pour maximiser la création de valeur.

Réalisez une évaluation financière précise de votre cible en analysant les revenus, la rentabilité, la trésorerie, les actifs et passifs. N’hésitez pas à utiliser différentes méthodes d’évaluation selon le secteur (DCF, multiples, actifs, etc.) pour estimer le potentiel de synergies et de croissance future.

Réalisation et intégration de l’opération de F&A

Processus d’achat ou de fusion

Le processus de fusion-acquisition se déroule en plusieurs étapes :

  • due diligence : une fois la cible établie et sélectionnée, il s’agit d’étudier les bénéfices de l’opération, les opportunités, les risques et la compatibilités des deux entités concernées par la F&A. Cette étape permet une juste valorisation et d’évaluer le potentiel de synergie de l’opération ;
  • négociation : l’acheteur (la société absorbante) et le vendeur (l’entreprise absorbée) discutent des termes de l’acquisition, le prix, les modalités de paiement (cash, titres, etc.). Le but pour vous est de trouver un accord gagnant-gagnant ;
  • signature : une fois les termes définis et acceptés, la signature des documents juridiques peut avoir lieux afin de finaliser l’acquisition.

Synergies et gestion post-fusion

Une fois l’acquisition finalisée, l’aventure peut commencer. Cependant, vous allez devoir relever quelques défis : réussir l’intégration des deux entités pour dégager les synergies attendues et créer de la valeur.

Voici les principales étapes à maîtriser pour mener à bien cette phase de gestion post-fusion :

  • transition managériale : définition claire des rôles de chacun, notamment du dirigeant sortant, pour minimiser les frustrations potentielles. Un management de transition de 12 à 24 mois est souvent nécessaire ;
  • intégration opérationnelle : harmonisation des outils, processus, reporting, etc. grâce à une communication claire des objectifs ;
  • suivi des résultats : évaluation des principaux indicateurs (effectifs, résultats, réduction des coûts, etc.) en alignement avec les objectifs préalablement défini avant la F&A ;
  • capitalisation des apprentissages : bilan du déroulement pour tirer des leçons et ne pas reproduire les erreurs. Rester dans une démarche proactive de détection des dérives.

Dans le secteur de la communication, réussir une fusion-acquisition repose sur une bonne gestion des changements. Il faut communiquer clairement, suivre les résultats et surtout impliquer fortement les équipes. C’est un défi d’ampleur que vous allez relever. De ce fait, il est important de faire preuve de méthode et de l’agilité.